Les collèges publics de l’Ontario se réjouissent du fait que la province leur attribue 80 % des demandes de permis d’études pour candidates et candidats étrangers.
Il s’agit d’une reconnaissance claire du fait que la formation collégiale publique est essentielle afin de garantir que la province dispose d’une main-d’œuvre dotée du talent et de l’expertise professionnelle nécessaires pour réussir dans les secteurs clés. Cela est particulièrement important dans les secteurs prioritaires tels que les soins de santé, les métiers spécialisés, la technologie et l’hôtellerie.
Les diplômés des collèges publics alimentent la prospérité de l’Ontario. Ils construisent des autoroutes et des maisons. Ils prennent soin des gens dans les hôpitaux, les maisons de retraite et les garderies. Qui plus est, ils mènent la transition vers une économie plus propre, en occupant des postes clés dans les secteurs des véhicules électriques et de l’énergie nucléaire.
Tout en appréciant la décision du gouvernement concernant les demandes de permis d’étude, nous regrettons que davantage n’ait pas été fait pour planifier et aider au redressement financier du secteur des collèges publics pendant ce changement brutal.
Les compressions effectuées par le gouvernement fédéral au chapitre des demandes de permis d’études ont été mises en œuvre sans aucune consultation ni période d’adaptation.
Cette situation a déjà entraîné l’effondrement de la cohorte de printemps dans les collèges publics, laquelle représente environ 25 % de l’ensemble des inscriptions dans les collèges. Cette situation a entraîné des efforts considérables visant à réduire les coûts, puisque les collèges ne sont pas autorisés à enregistrer des déficits non financés.
Les conséquences comprennent la suspension immédiate des programmes et une pause dans les dépenses d’investissement, y compris les investissements dans le logement étudiant.
L’incidence sur la session d’automne dans les collèges publics sera sévère et les pertes de revenus se chiffreront en centaines de millions de dollars. Aucune organisation ne peut absorber de telles pertes sans procéder à d’importantes suppressions dans ses activités.
Le modèle de financement des programmes des collèges publics est gravement défaillant. Bien que les récentes mesures de stabilisation prises par la province soient bienvenues, la majorité du soutien financier continue d’aller aux universités de l’Ontario.
L’investissement par étudiant pour chaque collège public représente à peine 50 cents par rapport à chaque dollar investi par étudiante ou étudiant universitaire – même si les programmes des collèges ne sont pas moins coûteux à mettre en œuvre.
De plus, la capacité des collèges publics à offrir des programmes de qualité continue d’être compromise par le gel des droits de scolarité mis en place après la réduction des droits de scolarité de 10 % par la province, en 2019.Ce gel inutile des droits de scolarité se poursuit malgré le fait que les collèges publics de l’Ontario ont les droits de scolarité les plus bas au Canada. Les droits de scolarité typiques d’un programme de collège public à plein temps en Ontario ne s’élèvent actuellement qu’à environ 2 700 dollars par an.
Bien qu’une grande incertitude demeure, nous savons déjà que les étudiantes et étudiants et les employeurs du pays seront lésés par les réductions et les annulations imminentes des programmes.
En dépit de ces défis, les collèges publics de l’Ontario restent déterminés à offrir des programmes de haute qualité qui s’alignent fortement avec les besoins des employeurs locaux. Nous sommes déterminés à travailler de manière constructive avec les gouvernements fédéral et provincial.